I have long had an interest in monochrome paintings, a seemingly finite concept that nevertheless manages to produce wide variations. Beyond the apparent facility that it evokes among some of the "public", I think that it is one of the purer ways to create art from purely intellectual motives.
I have worked with this concept for a while, and I tried to take it towards new and unexplored directions. Generally speaking, my monochromes appear very polychromic and it is only through the justifications of a particular logic that these works can be said to belong to the genre.
La peinture monochrome m’a toujours fasciné par la variété des formes qu’elle pouvait engendrer. Bien au delà de l’impression de facilité qu’elle donne à une partie du public, il me semble qu’elle traduit au contraire, et de la façon la plus pure, l’absolu d’une recherche intellectuelle et plastique.
Je travaille depuis plusieurs années sur ce concept, en essayant de lui donner à mon tour des formes nouvelles. D’une manière générale, mes monochromes prennent une apparence très polychrome, et seule les justifications logiques que je leur adjoins permettent de les rattacher à ce courant pictural.
The basic principle, which will be used again in a number of other monochromes afterwards, is thus: a dripping of lacquer is thrown haphazardly onto a loose rectangular piece of canvas. Each area that is enclosed by a continuous thread of lacquer is painted with a tone of the planned color (here, green, blue and red). Once the canvas is fully painted, the monochrome is finished. The painting, however, is not: the piece of canvas is cut into a number of triangles that are mixed up and rearranged so as to create a triangle, and sewn back together in that new shape. Raw canvas is then sewn around the triangle to create a large enough square, that is stretched onto a frame. The raw borders are then prepared and painted, disregarding the inner monochrome.
Le principe de base, qui servira dans un certain nombre d'autres monochromes par la suite, est le suivant : un « dripping » de laque est projeté de façon plus ou moins aléatoire sur une pièce de toile rectangulaire non tendue. Chaque zone entourée d’un filet de peinture continu est peint en aplat avec une nuance de la couleur recherchée (ici, vert, bleu et rouge). Lorsque la pièce de toile est entièrement peinte, le monochrome est achevé, même si l'œuvre ne l’est pas.
La toile est alors découpée en triangles, qui sont mélangés et redisposés sous la forme d’un triangle. Les différentes pièces sont cousues ensemble, puis de la toile vierge est cousue autour du grand triangle. L’ensemble est alors tendu sur un châssis, et les bords, assimilés à un cadre et considérés comme extérieurs au monochrome, sont préparés puis peints.
Those 10 micro paintings were an homage to Georges Rousse's work. They are composed of 10 cardboard squares of 10 x 10 cm onto which pieces of foam are glued with depths ranging from 1 to 15.5 cm. They were then covered with linen or other materials (paper, washcloth…), and prepared traditionally. The 10 objects were hung on a line, with a space of 10 cm between each. They were each painted a unique color, except for a black area. However, seen from a given point in space, the 10 black areas appear to be a row of regularly spaced smaller and identical squares, as if they were an immaterial projection in space; hence they excerpt themselves from what becomes effectively monochromes beneath them. It was all pretty convoluted and somewhat poorly realized, but the idea was neat enough.
Ces dix micro-peintures sont un hommage au travail de Georges Rousse. Elles sont constituées de 10 plaques carrées en cartons de 10 cm de côté qui servent de support à des épaisseurs de mousse croissantes (de 1 à 15,5 cm) puis marouflées de toile et/ou de papier et préparée de façon traditionnelle. Les dix objets sont suspendus sur une ligne horizontale avec un intervalle de 10 cm. Chacun d’eux est ensuite peint d’une couleur uniforme. On peut considérer qu’il s’agit de monochromes, car la partie noire qui apparaît sur chacune des formes est en fait une projection immatérielle dans l’espace : d’un point de vue donné et unique par rapport à l’œuvre, ces dix zones apparaîtront comme une rangée de carrés plus petits, parfaitement espacés et de taille identique, qui s’extraient des monochromes en dessous d’eux.
Raw pieces of linen, sewn with some pieces of cut-off canvas from previous paintings, were quickly and loosely stretched on 3 frames. They were then prepared and covered with a very brutal layer of Prussian blue, to create a first monochrome. Each was then covered with a glazing of paint (Ultramarine blue, Cadmium yellow light and red), which created 3 further monochromes. Then the canvas was removed from the frames, cut in strips, mixed up and sewn back together, and again stretched, carefully this time, on the 3 frames. They were logically numbered #14, #15.33 and #16.67, since each frame contains 1.33 monochrome.
Trois châssis ont été grossièrement tendus de toile, puis préparés et recouvert d’une couche très brutale de bleu de Prusse, qui constitue le premier monochrome. Chacun d’eux a ensuite été recouvert d’un glacis également monochrome (bleu outremer, jaune de cadmium clair et rouge), ce qui amène à trois monochromes supplémentaires. Les toiles ont ensuite été détendues des châssis, coupées en bandes, mélangées puis recousues ensemble et retendues soigneusement sur les châssis. Les toiles sont numérotées #14, #15,33 et #16,67, puisque chaque châssis contient 1,33 monochrome.
This uses the same principle as Monochromes 1 to 3. This time, though, the large canvas was cut off a second time and the 2 parts were stretched on 2 separate frames with a vertical offset.
Le principe conceptuel est identique à celui des monochromes 1 à 3. Mais, ici, la toile résultant de la couture des triangles et de la toile vierge est à nouveau redécoupée verticalement afin de créer deux parties qui sont tendues, avec un décalage vertical, sur deux châssis de largeurs inégales.
This monochrome mirrors the previous one in every way. To the yellow of the sun it opposes an all-encompassing gray, the gray of death, ultimately, that extends over everything, including the borders.
Ce monochrome est créé en complément, et en miroir, du précédent : au jaune il oppose le gris, qui évoque le travail de Roman Opalka. Ce gris envahit tout, jusqu’aux bords des toiles.
This uses the same principle as Monochromes 1 to 3. However, here there are 8 monochromes with irregular shapes thrown onto a single piece of unstretched canvas that also has dotted lines to isolate 10 rectangle areas of about 110 x 50 cm. The goal was to create inexpensive paintings and offer paintings of 130 x 130 cm equally priced 1009 €. However, a potential buyer must first select one of the rectangles in the base painting. Once the buyer has committed to a piece, I cut it off from the whole, and apply the usual principle.
But of course, it's fairly impossible to select a piece on the base painting and imagine how it will turn out once it is finished. I supposed that a buyer would have to be a bit of a gambler to go ahead in these conditions, and I decided that he or she should be rewarded. So I picked one of the 10 pieces and decided this one would be free. Of course, the "winner" is left unaware that he has won until I deliver the painting.
Only 2 paintings were bought, #1.3 and #2.2, below.
Le principe conceptuel est identique à celui des monochromes 1 à 3. Mais ici, huit monochromes aux formes imprécises sont répartis sur une surface « prédécoupée » suivant des pointillés qui délimitent des rectangles d’environ 110 x 50 cm. Un acheteur doit d’abord identifier l’un de ces 10 rectangles puis indiquer son intention de l’acquérir pour la somme forfaitaire de 1 009 €. La parcelle de son choix sera alors découpée de la surface globale puis traitée selon les modalités indiquées plus haut afin de lui fournir une peinture sur châssis au format 130 x 130 cm.
Comme il est difficile d’imaginer à l’avance le résultat de ce travail, j’ai imaginé que les acheteurs devaient être un peu joueurs, et qu’il était juste que je le sois également. J’ai donc déterminé à l’avance l’une des dix pièces comme étant gratuite. Ceci n’est indiqué à l’acheteur qu’au moment de lui remettre l’œuvre achevée.
Seuls 2 toiles ont été achetées, les numéros 1.3 et 2.2, ci-dessous.
These numerous and tiny monochromes start as unstretched piece of canvas that is cut off in pieces of about 10 x 10 cm. The coordinates of each piece are noted at the back, then they are all shuffled like a deck of cards, and taken one by one. On each, I paint with a single random color the corresponding part of the drawing of a panel from the comics "Terry and the pirates" by Milton Caniff. They are finally reordered and pasted on a hard surface. The principle was reused in some other monochromes afterwards.
Une pièce de toile non tendue d’environ 1 m de côté est découpée en 100 carrés dont l’abscisse et l’ordonnée sont notés au dos. Ils sont ensuite mélangés et pris un par un. Sur chaque carré est reproduit, en monochromie et avec une couleur aléatoire la partie correspondante d’une case extraite de la bande dessinée « Terry et les pirates » de Milton Caniff. L'ensemble est finalement remis dans le bon ordre et marouflé sur un support rigide.
Ce principe est repris dans quelques autres monochromes
This combination of 2 monochromes was conceived during the pandemic and uses the same basic principles as in the very beginning, with one color applied on a piece of canvas that is then cut off in triangles that are sewn back together, and then a second color is painted above it. At the time we were supposed to carry a health pass at all times as proof of vaccination, and even though I personally have no problems with vaccines, this was an evocation of "all the others", hence the combination of a Star of David with my own pass… This may not be in the best of taste, but such are the times. For some reason I need up filling in the blanks with silver paint but did not count that as a monochrome. Yeah, weird times.
Cette composition de 2 monochromes a été imaginée durant la pandémie et a recours aux principes initiaux de la série, c'est à dire une couleur sur une pièce de toile, qui est ensuite coupée en triangles, mélangés et recousus ensemble, avant de passer une seconde couleur par-dessus. À l'époque, le passe sanitaire était obligatoire pour se déplacer, et même si je n'ai personnellement aucun problème avec les vaccins, il s'agissait d'une évocation « des autres », avec cette peu subtile association d'une étoile de David et de mon propre passe. Ce n'est pas de très bon goût, mais c'est dans l'air du temps… En fin de compte j'ai rempli les blancs avec de la peinture argentée mais n'ai pas compté cela comme un troisième monochrome… drôle d'époque.